top of page

Don Juan

de Tirso Molina

mise en scène Christian Schiaretti

Texte français Gérald Garutti, Pauline Noblecourt, Christian Schiaretti, Sacha Todorov

Scénographie Renaud de Fontainieu

Accessoires Fanny Gamet 

Costumes Thibaut Welchlin 

Lumières Julia Grand

Son Laurent Dureux

Perruques, maquillage Claire Cohen 

Directeur des combats Didier Laval

Conseiller littéraire Gérald Garutti

Chant Emmanuel Robin 

 

Production TNP — Villeurbanne

Avec : Laurence Besson, Olivier Borle, Jeanne Brouaye, Philippe Dusigne, Julien Gauthier, Nicolas Gonzales, Damien Gouy, Béatrice Jeanningros, Clément Morinière, Daniel Pouthier, Jérôme Quintard, Yasmina Remil, Alain Rimoux, Julien Tiphaine, Clémentine Verdier et Benjamin Kerautret, Loïc Puissant, Raphaëlle Diou

 

Rôle : Thisbé​

Création :  15 janvier 2011 au TNP Villeurbanne

1888 – Pendant la nuit de la Saint-Jean, alors que le comte est absent et que le peuple se laisse aller à une joie exubérante, la jeune comtesse Julie, exaltée par l’heure et les circonstances, invite son valet de chambre Jean à danser. Elle le provoque et se donne à lui. Jean profite de cette situation pour réaliser un rêve longtemps caressé: devenir propriétaire d’un grand hôtel. Pour arriver à ses fins il convainc Julie à voler son père et à fuir. Elle se prend de haine pour cet être vil à qui elle se sent dorénavant liée et, tiraillée entre honte et mépris, ne sait plus à quoi se résoudre. Les deux amants décident pourtant de fuir.
Lorsque Julie tient à emporter son petit oiseau favori, Jean le décapite par bravade. Hors d’elle, elle se dresse en face de lui, le menace, le défie, l’incite à la tuer.
La tragédie se précipite : le comte rentre, Jean doit reprendre son rôle de valet, Julie, désormais sans volonté, obéit à une suggestion de Jean, prend le rasoir qu’il tient en main et sort en laissant entendre qu’elle vient de trouver le dénouement qui convenait…

SIECLE d'OR

Appelons Siècle d’or, propose Bartolomé Benassar, la mémoire sélective que nous avons d’une époque où l’Espagne a tenu dans le monde un rôle dominant, qu’il s’agisse de la politique, de la monnaie, de la religion, des arts ou des lettres.

Les historiens le font commencer avec le règne de Charles-Quint, et s’achever avec les traités de Westphalie qui mettent fin à la guerre de Trente Ans. Par le traité des Pyrénées (1659), l’infante Marie-Thérèse d’Espagne était donnée en mariage à Louis XIV qui avait vingt et un ans. Ils furent mariés à Saint-Jean-de-Luz, et la porte par laquelle les jeunes époux sortirent de l’église fut murée. Je passe devant chaque été.

Le Siècle d’or, dont le nom symbolise l’éclat d’un pouvoir matériel qui ne bénéficia guère au peuple espagnol, prend fin lorsque commence le brillant Siècle de Louis XIV, qui fut aussi celui d’une grande misère pour le peuple français.

Où passa l’or du Nouveau Monde que déversaient les galions ? L’or des peuples conquis, Aztèques et Incas ? A des guerres, des édifices et des banquiers étrangers. Marqué dès avant sa naissance, sous le règne des Rois Catholiques, par la fin de le Reconquête contre les Maures et le décret d’expulsion des juifs – qui eurent trente jours pour quitter la terre de leurs ancêtres ou bien se convertir –, ce fameux siècle prit la courbe de sa décadence avec l’expulsion massive et définitive des Morisques (musulmans convertis), sous le règne de Philippe III – décret aussi cruel et désastreux que le serait en son temps la Révocation de l’Édit de Nantes. Désertées les professions où excellaient les uns et les autres, le soleil de l’Empire, figé par une société immobile que la « pureté du sang » obsédait, se coucha pour longtemps.

L’or qui me fascine étant celui du théâtre, de la peinture, de la prose et de la poésie, mon Siècle d’or à moi anticipe celui des historiens. il commence, dans mon temps subjectif, par le chef- d’œuvre d’un juif converti, Fernando de Rojas, qui, dans son Livre appelé Célestine, ouvre nos yeux sur ce qui régit et détruit le monde: l’appétit.

Il s’achève avec les Songes ou Visions d’un vieux chrétien, Francisco de Quevedo, qui voue aux gémonies la « Prospérité », démon redoutable, et dresse un constat d’échec à partir d’un concept ou d’un mot amer impressionnant, le desengaño. Notre « désillusion » ne recouvre pas ce mot plus dur. Engañar, c’est tromper, desengañar, détromper par intelligence humaine, tirer de l’aveuglement, ôter les illusions. Le desengaño est leçon de lucidité.

Florence Delay, Mon Espagne or et ciel, Hermann Éditeurs, 2008

Dates :

-  du 15 janvier au 27 février 2011 au Théâtre National Populaire

- du 12 mars au 6 avril au Théâtre Nanterre-Amandiers

Photos Christian Ganet

bottom of page