Clémentine Verdier
L'Ordre du jour
D'Eric Vuillard
Séquençage et montage du texte: Maya Boquet
Conseillère littéraire: Emmanuelle Chevrière
Réalisation : Laurence Courtois pour France culture
Le 20 février 1933, vingt-quatre puissants patrons allemands (Krupp, Opel, Siemens…), sont convoqués par Hermann Göring et Adolf Hitler, devenu chancelier un mois plus tôt…
Avec : Grégoire Oestermann - narration
Et les voix de Sonia Masson, Dorli Lamar, Aurélie Youlia, Clémentine Verdier, Lison Pinet, Xavier Gallais, Werner Kolk, Johannes Hamm, Vincent Domenach, Pierre Mignard
Rôle : ambiance
"L’Ordre du jour d'Eric Vuillard, dernier prix Goncourt, est un livre d’une puissance sidérante dans sa simplicité. En 160 (petites) pages, il montre comment « les plus grandes catastrophes s’annoncent souvent à petit pas » et « soulève les haillons hideux de l’histoire » pour raconter la marche vers l’abîme de l’Europe à travers deux moments.
Le premier, c’est une réunion du 20 février 1933, où vingt-quatre puissants patrons allemands (Krupp, Opel, Siemens…), reçus par Hermann Göring et Adolf Hitler, devenu chancelier un mois plus tôt, sont exhortés à financer la campagne du parti nazi pour les législatives, et s’exécutent. « Ce moment unique de l’histoire patronale, une compromission inouïe avec les nazis, n’est rien d’autre pour les Krupp, les Opel, les Siemens, qu’un épisode assez ordinaire de la vie des affaires, une banale levée de fonds. Tous survivront au régime et financeront à l’avenir bien des partis à proportion de leur performance », écrit, grinçant, l’auteur.
Le deuxième moment, celui auquel il se consacre le plus longuement, c’est l’Anschluss, l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne, le 12 mars 1938. Il remonte en réalité un mois plus tôt, à la rencontre entre Adolf Hitler et le chancelier autrichien Kurt von Schuschnigg ; le 12 février, à Vienne, note Vuillard, « c’est carnaval : les dates les plus joyeuses chevauchent ainsi les rendez-vous sinistres de l’histoire ».
Se faufiler dans les coulisses d’événements historiques, et donner à voir l’envers du décor, révélerla part secrète de grotesque, de bêtise, de contingence, d’ennui et/ou de lâcheté, qui y menèrent… Telle est la méthode Vuillard. Né à Lyon en 1968, l’écrivain, également cinéaste (L’homme qui marche, 2006, Matteo Falcone, 2008), est convaincu que « l’histoire est un spectacle », comme il l’écrit dans L’Ordre du jour, ou, comme l’annonçait l’incipit du superbe Tristesse de la terre (Actes Sud, 2014), que « le spectacle est l’origine du monde »."
Raphaëlle Leyris pour Le Monde
Bruitage et création sonore : Patrick Martinache et Benoît Faivre
Prise de son et mixage : Claire Levasseur
Assistance technique et montage : Dali Yaha
Assistante à la réalisation : Laure-Hélène Planchet
Extrait :
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