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Procès en séparation de l'Ame et du Corps

Pedro Calderon de la Barca

mise en scène Christian Schiaretti

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Texte français Florence Delay

Scénographie Fanny Gamet
Costumes Thibaut Welchlin
Lumières Julia Grand
Son Laurent Dureux
Coiffures et maquillage Roxane Bruneton

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Production TNP — Villeurbanne

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Avec :  Nicolas Gonzales, Juliette Rizoud, Clémentine Verdier, Julien Tiphaine, Yasmina Remil, Laurence Besson, Jeanne Brouaye, Antoine Besson, Julien Gauthier

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Rôle : L'Ame

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Création :  26 juin 2012 au TNP

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Dans Procès en séparation de l’Âme et du Corps, Calderón interroge l’origine de l’homme, ce mariage forcé entre l’Âme éternelle et le Corps, sa rustique demeure. Il nous dévoile avec ironie comment la Mort et le Péché trament des complots. Ils font surgir des querelles entre Volonté, Entendement et Mémoire, pour mettre à mal l’harmonie entre l’âme et le corps et ainsi détruire l’homme, cette créature de Dieu…

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Voici un théâtre injustement ignoré, d’une richesse inexplorée, et d’une influence primordiale sur toute l’histoire de la dramaturgie européenne (il y avait quarante théâtres à Madrid quand Paris n’en avait que deux). Le voir ainsi remis à sa place première et choisir pour cela le genre le plus étrange et le plus rare d’une production dramatique si variée procédait d’un courage que j’étais heureux d’accompagner.

L’acte sacramentel est une merveille, au sens propre. La dimension de l’oeuvre (un seul acte), l’obligation de son sujet (la célébration de l’Eucharistie), son champ d’expression (le recours systématique à l’allégorie), les subtilités infinies du genre se définissent dans un cadre toujours égal dans lequel s’enchasse l’art de l’auteur. L’acte sacramentel est une miniature, comme on pourrait le dire d’une peinture, un art de la réduction et du geste droit : on ne se perd pas dans un acte sacramentel, reste toujours le dessin de l’oeuvre en tête, c’est une construction que l’on peut voir entière, toute, dans le temps même de la représentation. Si le théâtre est le lieu où l’on peut voir les mots, ici l’on peut voir l’idée.

L’acte sacramentel est une forme dont la transcription littéraire ne garde de la célébration théâtrale que l’épure. Théâtre de plein air, de processions, usant d’artifices mécaniques et esthétiques complexes, de musique, s’adressant dans la rue à un public composite, l’acte sacramentel, comme la tragédie grecque, nous adresse depuis le Siècle d’or les mystères et l’énigme de sa forme.
Nous sommes face à lui, déconcertés, désarmés à représenter au plateau une idée (entendons une allégorie), sans possible psychologie de repli, inquiets d’assumer la célébration du mystère ou du moins l’effroi de sa conscience.

Et pourtant, miracle de l’intelligence, c’est bien le texte dans lequel se dépose la quintessence de ce théâtre. Le texte, rien que le texte. En le représentant, l’acte sacramentel demande une réalisation épurée, un éloignement de l’idée à représenter, une confiance en l’affirmation conceptuelle, en sa ludicité même. Plus ce théâtre met à nu ses mécanismes, plus son humanité résonne, plus il se décore, plus il s’engloutit. Comme d’une représentation romane d’un art baroque : tombées les velléités bavardes de l’exégèse scénique, se dresse debout et pleine d’humour, la puissance d’un théâtre de la pensée.
Théâtre simple donc, sans artifice, tout au service du saisissement.

Christian Schiaretti

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Dates :

- du 26 au 28 juin 2012 au TNP Villeurbanne

- 1er juillet aux Rencontres de Brangues

- du 5 au 16 février 2013 au TNP Villeurbanne

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Photos Christian Ganet et Michel Cavalca

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